Lors de la séance du 14 novembre 2011, le Conseil municipal a approuvé la conclusion d’une convention avec l’AMDAFN 35 pour la construction d’un mémorial départemental en hommage aux militaires morts pour la France, victimes de la guerre d’Algérie, combattants de Tunisie et du Maroc. Évoquant la proximité de la date du Conseil municipal avec le 11-Novembre, Honoré Puil a souhaité que les 2 400 soldats français condamnés à mort pour refus d’obéissance et mutinerie soient pleinement réhabilités.
Monsieur le Maire,
Chers collègues,
Je souhaite profiter de cette délibération pour évoquer un autre conflit, celui de la guerre 1914 – 1918 et rappeler, que, lors de que l’on a appelé la « Grande Guerre », outre 10 millions de morts, il y eu aussi en France plus de 2 400 soldats condamnés à mort pour refus d’obéissance, mutilations volontaires, abandon de poste devant l’ennemi, délit de lâcheté ou mutinerie. Plus de six cent d’entre eux furent fusillés pour l’exemple, les autres ont vu leur peine souvent commuée en travaux forcés.
Depuis cette époque, seulement quelques uns de ces hommes (moins d’une quarantaine entre les deux guerres) ont fait l’objet d’une réhabilitation, comme les quatre caporaux de Souin – dont la tombe de l’un d’entre eux se trouve au Ferré en Ille-et-Vilaine. Je pense aussi à François-Marie Laurent, réhabilité en 1934, originaire de Mellionnec dans les Côtes d’Armor et qui fut fusillé car, breton, il s’exprimait mal en Français.
Mais pour les autres, la honte et le déshonneur n’on jamais été lavés. Ils ne figurent sur aucun monument aux morts. Les Anglais et d’autres nations ont réglé ce problème depuis déjà longtemps.
L’actuel président de la République avait déclaré en 2008 lors de d’une visite à la nécropole de Douaumont qu’il « était temps d’honorer tous les morts » parmi lesquels « ceux qui n’ont pas eu la force de se battre, de monter à l’assaut », des hommes « qui ne s’étaient pas déshonorés, qui n’étaient pas lâches ». Pour autant la réhabilitation n’est pas venue.
Beaucoup de celles et ceux qui ont organisé samedi dernier, à l’appel de la Libre Pensée, plus de 73 rassemblements partout en France espéraient des paroles du président de la République à l’occasion du 11 novembre. Elles ne sont pas venues. Force est de constater que pour la France, il est toujours aussi difficile de reconnaître cette page, cruelle, de son histoire.