A la veille des débats parlementaires du projet de loi sur le travail, et du climat houleux qu’il engendre à Rennes, Honoré Puil, Président du groupe Parti Radical de Gauche, est intervenu lors du conseil municipal du 2 mai, sur la question du droit du travail. Il a souligné la nécessité d’une modernisation de celui-ci, pour éviter de sombrer dans l’écueil de l’immobilisme, en créant les conditions nécessaires à un dialogue équilibré entre les différents acteurs sociaux.
Madame la Maire, Cher(e)s collègues,
L’actualité lourde de notre ville, depuis quelques semaines, en relation avec le projet de loi Travail vient rappeler à chacun les méandres de notre histoire sociale.
Le droit du travail, chacun en conviendra ici, ne peut être une simple variable d’ajustement économique. Il en va de la protection des salariés. Dans le même temps des évolutions sont nécessaires. Trop de chefs d’entreprises, commerçants, artisans, petites entreprises hésitent ou renoncent à embaucher parce qu’ils redoutent de ne pas maîtriser les conditions d’une rupture du contrat. Tout cela au détriment de ceux qui aspirent à rentrer dans le monde du travail.Ce constat, notre formation politique l’a effectuée depuis longtemps.
C’est la raison pour laquelle notre formation politique, notre groupe politique, soutient les initiatives qui visent à renforcer le champ de la négociation collective et la place des syndicats dans le dialogue social. Nombre de syndicats sont en phase avec cette orientation.
Voilà pourquoi, nous soutenons l’idée d’un code du travail rassemblant les dispositions législatives centrées sur des domaines clés clairement énumérés (salaire minimum, durée maximale de travail par semaine par exemple) et d’un renvoi à la négociation – dans des termes plus favorables – de l’ensemble des autres sujets (salaires au-delà du minimum, conditions de travail etc..). Bien entendu tout cela suppose de disposer de syndicats forts, respectés, constructifs souhaitant s’engager dans un dialogue social permanent.
Chacun connaît la force qui est donnée aux syndicats par la loi dans la gestion de certaines institutions, la force qui est la sienne dans la fonction publique…mais aussi et hélas son immense faiblesse dans le secteur privé et tout particulièrement dans les petites et moyennes entreprises.
Il faut très certainement réfléchir aux modalités d’une modernisation du syndicalisme mais il ne peut pas non plus être question de vouloir les contourner ce qui serait contraire à l’objectif recherché à savoir créer les conditions d’un dialogue équilibré entre les différents acteurs sociaux.
Pour avoir eu à discuter, à négocier avec les organisations syndicales sur les conditions d’ouverture ou de fermeture des commerces ici à Rennes pendant plusieurs années -mais persuadé aussi qu’il ne peut pas y avoir de progrès économique sans progrès social- j’ai pu apprécier combien le dialogue social est nécessaire jusqu’à trouver un compromis.
Voilà pourquoi – et au moment où s’engage le débat au parlement, lieu de démocratie -, nous devons faire entendre à la représentation nationale la nécessité d’un créer les conditions d’une négociation collective équilibrée et apaisée au bénéfice tout à la fois des salariés et des entreprises.
En tout état de cause, nous devrions tous nous rassembler sur un objectif commun à notre ville. L’exercice du droit de grève et de manifester ne doit pas être confisqué par celles et ceux qui n’ont d’autre but que de nuire à un légitime mouvement d’expression. Tous les républicains – et nous le sommes tous ici – doivent se retrouver collectivement pour condamner la violence et faire en sorte que le débat se déroule dans la sérénité.
Notre groupe partage pleinement les propos exprimés par Mme Nathalie Appéré, Maire de Rennes. Non, M. Plouvier (Alternance 2020), il n’y a eu aucun laxisme de part ni d’ailleurs d’aucune autorité publique.
Honoré Puil
Président groupe PRG