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Homosexuels exclus du don du sang : Pierre Christen intervient en Conseil municipal

Le Conseil municipal du 8 juin a approuvé la conclusion d’une convention entre l’EFS Bretagne et la Ville de Rennes. A cette occasion, Pierre Christen, Conseiller municipal PRG (délégué au Sport et à la Nutrition-Santé) est intervenu, pour souligner et dénoncer l’interdiction faite, aux homosexuels, de donner leur sang.

Monsieur le Maire,
Chers collègues,

Le 14 juin prochain aura lieu la journée mondiale du don du sang. Un événement “pour rendre hommage, écrit l’Organisation Mondiale de la Santé, aux millions de personnes qui donnent leur sang pour sauver des vies ou aider des malades à recouvrer la santé”.

Désigné cette année “Grande cause nationale” par le gouvernement, cet acte citoyen, altruiste et désintéressé mérite d’être encouragé, et c’est ce que fait la Ville de Rennes à travers différentes mesures, dont cette convention signée avec l’EFS constitue l’élément le plus notable.

Le 14 juin, c’est aussi le lendemain du jour où se déroulera, à Rennes, la Marche des Fiertés Lesbiennes, Gaies, Bi et Trans, ces deux dates sont à mettre en parallèle.

En effet, en vertu d’une circulaire de 1983 et confirmée en janvier par la ministre Roselyne Bachelot, les homosexuels n’ont pas le droit de donner leur sang, du seul fait de leur orientation sexuelle. Cela, en application d’un principe statistique de précaution, qui classe les gays parmi une “population à risque”, indépendamment des pratiques que chaque individu peut avoir. Selon la ministre Roselyne Bachelot, entre 10 et 18 % des gays seraient contaminés par le VIH, alors que ce pourcentage serait de 0,2 % pour les hétérosexuels.

Il est scientifiquement logique, pour des raisons de sécurité transfusionnelle, que l’EFS établisse des critères permettant d’accepter ou de refuser un don. Mais nous devons aussi comprendre la préoccupation exprimée par les gays à travers leurs associations, face à cette réglementation et aux effets stigmatisants qu’elle suscite.

Il faut garder en tête que les homosexuels n’ont pas tous des pratiques à risques, et que les hétérosexuels, eux, peuvent en avoir. Pour autant, que l’on soit homo ou hétéro, ces situations font l’objet d’un traitement différent. Quand un homosexuel arrive pour l’entretien préalable au don, on lui signifie qu’il ne peut donner son sang, simplement en raison de son orientation sexuelle, sans prendre en compte le fait qu’il soit ou non en couple stable. Quand un hétérosexuel se présente, et qu’il déclare avoir eu plusieurs partenaires dans les mois précédents, l’interdiction n’est que temporaire.

Ainsi que le formule le vœu voté à l’unanimité par le Conseil de Paris en février dernier, il serait utile d’ouvrir un large débat éthique et démocratique, public et transparent, d’établir une communication plus transparente et de plaider pour une réévaluation périodique et publique des critères (statistiques et individuels), afin d’éviter ces positions stigmatisantes.

En Europe, d’autres pays autorisent les homosexuels à donner leur sang. Le Portugal a choisi, en 2006, comme l’Italie, de ne plus retenir l’orientation sexuelle comme critère de sélection. La France a d’ailleurs failli prendre ce chemin, ainsi que Xavier Bertrand, alors ministre de la santé, s’y était engagé.

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