Madame la Maire, Cher(e)s collègues,
Nous allons voter et soutenir cette délibération en vue d’octroyer un second volet de subventions dans le cadre du Fonds d’Aide au développement pour la somme de 35 000 euros et au bénéfice de 12 associations. Je souhaite dire à quel point chacune de ces initiatives est précieuse dans la conjoncture actuelle où Rennes continue à mettre en œuvre une politique de coopération internationale.
Nous devons préserver cette tradition de rayonnement par l’ouverture et la coopération en finançant des projets solidaires dans des territoires souvent fragilisés : en Afrique, en Asie ou ailleurs. Grace à ces subventions ce sont des associations qui sont aidées et avec elles des femmes et des hommes qui, au nom de l’éducation, de l’agriculture, de la santé, de la paix…militent discrètement pour ces droits élémentaires.
Au-delà de cette délibération, un regret.
Celui de constater que de nombreuses crises, notamment en Afrique, dans la région du Sahel, en République démocratique du Congo, au Soudan ou ailleurs sont des conflits totalement oubliés, qu’ils s’y poursuivent dans l’indifférence, quand d’autres font la une de l’actualité de jour comme de nuit. Deux poids, deux mesures !
Plus tristement encore et alors même que le monde devient chaque jour plus dangereux, que des millions d’habitants sont menacés par-delà le monde par le réchauffement climatique et n’auront pas d’autres choix que de migrer, nous – pays riches – nous réduisons notre aide au développement pour augmenter nos budgets militaires jusqu’à plus soif !
Les Etats-Unis viennent de réduire drastiquement leur aide au développement, les pays d’Europe sont globalement dans la même tendance. Il suffit de lire les dernières déclarations du Chancelier allemand, hier encore, pour s’en convaincre .
La France depuis une vingtaine d’années a fait beaucoup pour l’aide publique au développement. Les présidents Chirac, Sarkosy, Hollande avaient su inventer différents mécanismes pour financer cette aide publique au développement. Le président Macron lui-même a fait inscrire en 2021 – avec d’autres pays – un objectif de 0,7 % de notre revenu national brut pour l’aide publique au développement.
Le covid, les guerres, la crise budgétaire, la priorité aux armées amènent à constater amèrement que nous consacrerons en 2025 environ 0,48 % de notre revenu national brut…bien loin de l’objectif même si nous restons la cinquième puissance mondiale contributrice !
Cette baisse généralisée des budgets est un contresens historique car, en privilégiant le court terme des pays riches et de ses habitants, nous nous préparons des années extrêmement difficiles pour plus tard. Plus de conflits là-bas, c’est plus d’instabilité, plus de crise sanitaire, plus de terrorisme et plus de migrations.
Est-ce bien ce que nous voulons ?
Pour l’instant, votons cette délibération et soulignons l’engagement des associations pour cette cause.
Je vous remercie.
Honoré PUIL
Président Groupe Radical