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Caméras de vidéosurveillance : non à la généralisation

Caméra de vidéo-surveillance
Source : Flickr.com / zigazou76

Le Conseil municipal du 16 janvier devait se prononcer sur l’extension du dispositif expérimental de vidéosurveillance à la Place du Colombier et au Centre Commercial Europe. Au nom du groupe PRG, Pierre Christen a réaffirmé l’opposition des Radicaux de Gauche à toute politique faisant de la vidéosurveillance une priorité, tout en demeurant ouverts à l’expérimentation en cours.

Monsieur le Maire,
Chers collègues,

Notre groupe reconnait, dans certains cas, que la vidéosurveillance est un outil qui peut avoir son utilité. Nous avions approuvé en 2009 le dispositif issu de la Charte de la vie nocturne. Aujourd’hui, les données, partagées dans le cadre du comité d’éthique, et issues des premières études rennaises démontrent que le dispositif concourt à l’élucidation d’un nombre significatif d’affaires.

Il apparaît ainsi que la vidéosurveillance peut avoir un intérêt pour les lieux clos et fermés – c’est pourquoi nous ne mettons pas en cause son utilisation dans les transports en communs par exemple – ou dans les centres commerciaux de quartiers (comme au Gast, et bientôt à Europe, où nous l’avions souhaité).

En revanche, ce que nous ne voulons pas, c’est sa généralisation et en particulier son implantation sur des lieux largement ouverts et générateurs de flux, pour en faire un outil privilégié de l’action publique en matière de sécurité, ceci dans l’optique de répondre au sentiment d’insécurité.

Car nous voyons là un grave écueil. Celui de “désincarner” la sécurité publique, en multipliant les dispositifs de surveillance, au détriment des moyens humains affectés à des missions de prévention ou de maintien de l’ordre. C’est l’engrenage dans lequel l’Etat cherche à nous faire entrer.

Son attitude, avec les financements proposés, est alléchante. Parlons en effet du FIPD, le Fond Interministériel de Prévention de la Délinquance. Ce fond, d’un montant de 51 millions d’euros en 2011, est destiné à la lutte contre la délinquance, et il sert théoriquement à financer les actions locales conduites par les collectivités et les associations.

Que dit la circulaire de Claude Guéant et de Michel Mercier (en date du du 8 juillet dernier) sur les orientations en matière de prévention de la délinquance ? Que le FIPD sert “prioritairement à cofinancer des actions innovantes et des expérimentations”, mais que ces financements doivent être temporaires.

Et pourtant, en vertu du principe selon lequel “la vidéoprotection est une priorité du président de la République”, en 2011, ce sont plus de 60 % de ce fonds, soit près de 31 millions d’euros, qui sont orientés vers le financement des dispositifs de vidéosurveillance mis en place par les communes, au détriment naturellement des actions de prévention, menées notamment par des associations dans les quartiers. Cette politique, c’est celle du Président de la République et du gouvernement, qui prétend ériger des villes comme Nice, Levallois-Perret ou Châteauroux en modèles.

Avec un risque majeur de créer une dépendance pour les communes qui bénéficient du FIPD afin d’installer des caméras, et qui devront continuer, seules, à en supporter le cout quand les financements se tariront. D’ores et déjà, on constate que des communes préfèrent, faute d’un financement pérenne, laisser les caméras pourrir sur place…

Au final, nous voterons cette délibération car elle reste dans le cadre de l’expérimentation lancée en 2010. Mais nous nous opposerons aux politiques de sécurité qui feront de la vidéo-surveillance, un axe majeur.

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