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Instaurer un véritable droit de mourir médicalement assisté, c’est rendre dignité et liberté aux malades en fin de vie

A l’occasion du Conseil municipal de la Ville de Rennes, Honoré Puil est intervenu en tant que président du groupe Parti Radical de Gauche pour rappeler l’attachement des radicaux à une évolution de la législation applicable aux malades en  fin de vie. 

En ce 5 octobre, les députés ont entamé la deuxième lecture du projet de loi créant de nouveaux droits pour les personnes malades en fin de vie. Ce texte, rejeté par les sénateurs le 23 juin dernier après avoir été vidé de l’essentiel de son contenu, prévoit en son article 1er que « [t]oute personne [ait] droit à une fin de vie digne et apaisée. »

Du point de vue des élus radicaux de gauche, ce texte, bien que rétabli dans sa forme initiale, ne va pas encore assez loin. Il comporte certes des avancées, notamment par rapport à la loi Leonetti de 2005, telles que la sédation profonde et continue ou les directives anticipées. Il reste cependant au milieu du gué du point de vue des radicaux pour qui ce débat est, depuis les années 1970, une question d’humanité, de dignité, mais aussi de liberté. C’est la raison pour laquelle, contrairement aux députés socialistes et Les Républicains, les membres du groupe radical à l’Assemblée nationale tout comme les écologistes ne voteront pas ce projet de loi en l’état.

La nécessité d’agir et en l’occurrence de légiférer en la matière n’est pas en cause dans la mesure où la loi française, dans sa rédaction actuelle, porte atteinte à la liberté de décision des malades en fin de vie. Cette conviction a d’ailleurs poussé les députés du groupe RRDP à déposer, dès septembre 2012, une proposition de loi dont l’intitulé reprenait le vingt-et-unième engagement de campagne de l’actuel Président de la République.

Plusieurs étapes ont bien sûr été franchies grâce au recours aux soins palliatifs et à la loi Leonetti qui a introduit le laisser mourir dans le droit français. Toutefois, le faire mourir ou plutôt l’accompagnement vers la mort demeure à ce jour un tabou parce qu’il implique une action délibérée et non plus la seule passivité tolérée par la loi française. Pour l’heure, toute aide active à mourir reste en effet assimilée à un meurtre, à un assassinat ou à un empoisonnement, donc à un crime.

Face à cette réalité et en raison de leur attachement à la Liberté et aux libertés individuelles, les radicaux de gauche se distinguent de la pusillanimité qu’incarne la proposition de loi des députés Alain Claeys et Jean Leonetti. D’autant que ce texte de loi n’apporte pas de réponses aux situations d’état végétatif comme celle de Vincent Lambert dont la famille se déchire pour savoir s’il convient de le maintenir ou non en vie.

Au-delà de sa dimension judiciaire, cette situation particulière nous touche personnellement, intimement au point que, selon un sondage IFOP réalisé en octobre 2014, 96 % des français – et donc aussi beaucoup de rennais – pensent que la loi devrait autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie de personnes atteintes de maladies insupportables et incurables si elles en expriment le souhait. Les cas – comme celui de Vincent Lambert – interrogent notre société sur l’exercice du libre arbitre mais également sur le rôle et la responsabilité individuels et collectifs du personnel médical et des associations qui accompagnent les personnes en fin de vie et leurs proches.

C’est la raison pour laquelle instaurer un véritable droit de mourir médicalement assisté, c’est, à nos yeux, autoriser les patients à partir sans souffrir davantage. C’est aussi leur restituer leur aptitude à décider pour eux-mêmes, ce que la maladie peut, pour certains, les empêcher de faire. C’est donc leur rendre dignité et liberté.

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