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Intervention d’Honoré PUIL au conseil municipal du 19 septembre : orientations générales du projet d’aménagement et de développement durables.

Madame la Maire, Chers collègues,

La délibération présentée au conseil municipal, portant débat sur les orientations du projet d’aménagement et de développement durables, est importante.  Au-delà du caractère réglementaire de certaines dispositions ou de la mise en compatibilité avec d’autres documents (que nous avons accepté par ailleurs), il s’agit bien pour la ville de dessiner et de dire son avenir.

Autant le dire tout de suite, notre groupe politique se retrouve dans les orientations proposées par le rapporteur qui sont aussi celles des rennais et des rennaises qui se sont associés à la démarche de concertation mise en place.

Ces propositions (révéler l’eau et la nature, profiter de la vie de quartier, affirmer le rôle majeur du centre-ville porte d’entrée de la capitale de la Bretagne, valoriser le patrimoine tout en écrivant l’avenir, renforcer l’attractivité des lieux de travail et d’étude) peuvent faire l’objet d’un très large consensus.

Lors de la préparation des élections municipales de 2014, notre formation politique au travers d’une note, qui avait été remise, avait formulé de nombreuses propositions dans différents domaines dont de nombreux qui nous intéressent ce soir.

Dans cette note, nous écrivions que notre devoir était de « porter un discours d’optimisme et de réalisme » et que celui-ci devait être emprunt des « valeurs de progrès, d’humanisme, de laïcité, de solidarité ». Nous insistions sur la nécessité de travailler sur le cadre de vie des rennais et des rennaises car comme disait souvent notre collègue Jean-Yves Chapuis « on n’habite pas un PLU, un Scot mais une ville, un quartier, une rue »

Nous y sommes !

Lorsqu’il s’agit d’affirmer le centre-ville comme porte d’entrée de la capitale de la Bretagne? la place de son commerce, de son tourisme ?comment ne pas y adhérer ? Comment ne pas militer pour son élargissement ? Comment ne pas soutenir que demain à l’horizon de la seconde ligne de métro et peut-être d’un nouveau mode de transport en commun est-Ouest soit réinterrogé la de place de la voiture et du stationnement ? La place de la nature ! Notre projet doit aussi donner toute sa place au tourisme urbain en résonance avec le schéma de développement touristique adopté par Rennes Métropole en 2013 (je note d’ailleurs que beaucoup d’idées proposées par les Rennais se trouvent déjà dans ce schéma !).  De ce point de vue, il nous semble indispensable de travailler à une forte mise en valeur du patrimoine de la ville, de travailler à un réaménagement des places et notamment de la Place du Parlement dont je rappelle qu’il s’agit de l’une des rares places royales de France . Pourquoi d’ailleurs ne pas s’engager, même si la procédure est complexe, dans une démarche d’inscription du bâtiment  Parlement de Bretagne et de sa place une fois réaménagée sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco ?

Alors valoriser notre patrimoine tout en écrivant l’avenir bien évidemment oui. Le sujet du logement s’inscrit dans les orientations très largement partagées du P.L.H. de Rennes Métropole. En revanche, la question de savoir comment nous devons répondre à la question de la multiplication et de la complexification des trajectoires résidentielles demeure et se posera tout au long de la mise en œuvre du projet urbain.  Il faut que les promoteurs trop souvent habitués à des productions standardisées prennent encore mieux en compte les besoins spécifiques qui s’expriment sur la ville de Rennes (et ailleurs !) faute de quoi et malgré les efforts réalisés l’arbitrage des ménages pourrait de nouveau s’opérer en faveur de la périphérie et de la maison individuelle. La question de l’offre abordable, de l’intégration des grandes opérations d’aménagement dans le tissu urbain dépend assez largement de nous et nous y répondons. En revanche, la question d’une offre flexible et évolutive de logements (je pense aux dispositifs architecturaux permettant l’évolutivité des logements, agir sur la conception des immeubles et l’agencement des logements au sein des immeubles, l’utilisation de procédés constructifs divers)  dépend du dialogue que la commune saura ou pas construire dans le temps avec les promoteurs en  tenant compte aussi de leurs contraintes.

De même se pose la question de la nature en ville. A l’échelle de l’humanité, pendant longtemps la question environnementale ne s’est pas posée. L’essor des populations urbaines se réalisait en cohérence avec le milieu naturel (Ex : les maisons en terre, en toit de chaume). L’homme respectait la nature. Puis la machine s’est emballée vers une urbanisation à outrance ne tenant plus compte de la biodiversité. Rennes à son échelle n’a pas échappé à cela même si le modèle de ville archipel a évité le pire. Néanmoins, chacun le sait, l’objectif doit être de profiter des avantages de la ville et de la campagne en même temps, bref d’œuvrer pour un aménagement encore plus viable de notre ville de faire en sorte que la nature soit partout. Le projet urbain doit être résolument ambitieux sur cette question. La nature doit être présente tout à la fois à l’échelle de notre territoire, de la ville, de nos quartiers, des murs de nos immeubles ou encore des toits, et de point de vu j’accueille comme une excellente nouvelle la décision de délivrer un permis de végétaliser.

Cette présence de la nature, de lieux de convivialité est d’autant plus importante qu’il nous faut aussi agir pour maintenir le lien social et que cela peut y contribuer.

Le numérique dont on parle beaucoup, qui façonne nos vies, ne crée pas ou peu de lien social.  Néanmoins, nous n’avons pas d’autres choix que de tenir compte de cette réalité qui influe sur notre manière de vivre la ville, nos expériences en ville, (par exemple lorsque l’on est touriste) et c’est ce que nous faisons. Dans le même temps mais sans doute dans un temps plus lent, plus long,  le numérique percute nos réflexions en matière d’aménagement. Vis-à-vis du centre-ville, la question de la logistique urbaine en lien avec le développement du commerce en ligne s’il se confirme est un sujet important si nous ne souhaitons pas voir le cœur historique de la ville envahi et pollué par les camions et camionnettes, ce qu’il est déjà parfois aujourd’hui. Le P.D.U. doit porter et je sais que des réflexions sont en cours des réponses ce sujet important.

Le développement de l’usage du numérique pourrait bien aussi avoir des conséquences sur la morphologie de la ville sans doute pas cependant à la vitesse à laquelle se multiplie l’usage que nous faisons du numérique mais tout ! de même.  Les boîtes commerciales des entrées de la ville ne sont- elles pas amenées à évoluer, à disparaître si l’on pousse au bout la logique ? Que faisons-nous alors des espaces libérés ? De même, l’usage très important du numérique parce qu’il permet de communiquer, de transmettre des informations peut être un outil d’attractivité supplémentaire de nos rues par exemple. D’où la nécessité, de travailler la question de son aménagement, de son « design urbain ». L’usage de nos rues à des fins commerciales par le numérique ne doit-il pas donner lieu, par ailleurs, à un minimum de régulation par la collectivité ? Chacun trouve normal qu’un cafetier paye pour sa terrasse… bien physique, mais pour le moment nous n’avons pas de réflexion sur l’utilisation numérique virtuelle, faite par les marques du domaine public à des fins commerciales se pose sans doute là une question d’équité entre usage physique et numérique.

Enfin, et pour conclure, le numérique pèse aussi sur l’architecture de nos villes et cela mérite aussi vigilance. Le numérique permet sans doute de mieux présenter aux habitants les images de leur futur habitat, de mieux convaincre, de faciliter pour les élus ce qui semble être la meilleure décision, alors qu’un simple plan ou même une maquette ne le permets pas toujours.  Dans le même temps, n’y a-t-il pas le risque d’une architecture utilitariste, de réponse à court terme à la pression qui s’exerce et conçue pour une période relativement brève, alors que pendant longtemps l’architecture avait aussi pour mission de marquer une époque, son temps. Il me semble que dans les débats qui agitent l’architecture, il y a aussi de cela et l’influence du numérique y est importante ! C’est cette voie étroite entre la nécessité de loger au meilleur coût et tout de suite nos concitoyens en étant précautionneux des deniers publics, et la nécessité toute de même de disposer d’une architecture marquante, d’une identité pour nos immeubles, c’est cette voie étroite qu’il nous faut dessiner ensemble, en essayant de faire en sorte que ces deux contradictions puissent ne forger qu’une.

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