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Interview d’Honoré Puil : le PLH constitue l’un des piliers du pacte communautaire

Communauté très volontariste dans le domaine du logement, Rennes Métropole s’est dotée dès 2005 d’un programme local de l’habitat (PLH) afin de mettre en œuvre ses objectifs de politique publique. Nouveau vice-président en charge de l’habitat, Honoré Puil introduit ce Focus par une analyse de l’outil PLH et de ses atouts.


Comment le PLH de Rennes a-t-il contribué à répondre aux enjeux
de développement et de compétitivité de l’agglomération ?
Pour Rennes future métropole, le PLH est la traduction réglementaire de la politique de l’habitat conduite par la communauté. Son objectif est de décliner de manière opérationnelle le projet communautaire dans son volet solidarité et développement. Le PLH constitue ainsi l’un des piliers du projet de territoire : il positionne la communauté comme « chef de file » de l’équilibre social de l’habitat et, par conséquent, légitime une montée en compétence, contribuant ainsi à la reconnaissance du pacte communautaire.
Le PLH vient répondre aux enjeux de développement et de compétitivité dans le sens où son élaboration interpelle les élus sur ce qu’est leur territoire à un moment précis. Il oblige à formuler un diagnostic et à proposer des solutions. À titre d’exemple, Rennes Métropole connaissait en 2005 un fort développement démographique (+ 4 000 habitants par an en moyenne) ; dans le même temps, notre production de logements s’avérait insuffisante. Notre territoire n’en livrait que 2 500 par an alors que notre point mort était à 2 000 : c’est dire le nombre minimum de logements à produire pour simplement maintenir la population sur le territoire. Seuls 500 logements assuraient l’accueil de ces 4 000 nouveaux arrivants annuels. Les effets pervers ne se sont pas fait attendre : hausse des prix de l’immobilier, hausse des loyers, fuite des ménages en dehors de l’agglomération, baisse des effectifs scolaires… Face à ce constat assez pré- occupant, Rennes Métropole a mis en place dès 2006 un PLH ambitieux afin de renverser la tendance, avec pour objectif de produire 36 000 logements neufs sur la période, dont la moitié en logements aidés. Les résultats ont été très rapides : hausse de la production, développement du parc locatif social… L’accession aidée a permis d’offrir aux familles et aux actifs aux revenus intermédiaires de devenir propriétaires, les loyers à la relocation se sont stabilisés, désormais les effectifs scolaires augmentent, la demande sociale est mieux satisfaite… Le PLH 2005-2014 a ainsi répondu aux objectifs et notamment à notre ardente obligation d’accueil sur le territoire, donnant ainsi aux entreprises et à l’emploi des possibilités de développement.

Le PLH constitue l’un des piliers du pacte communautaire »

Quel bilan peut-on faire aujourd’hui des PLH comme outils de territorialisation des politiques de l’habitat ?
Pour être des outils efficaces de territorialisation des politiques de l’habitat, les PLH doivent reposer sur un processus de contractualisation, définissant les niveaux de responsabilité dans la mise en œuvre des objectifs. La prise en compte du PLH par les communes suppose que chacune y trouve un intérêt, un bénéfice. Un PLH n’est pas qu’une question quantitative. Il décline un véritable projet « de vivre ensemble » et interpelle forcément, à ce titre, la question de l’équilibre social d’un territoire. De fait, il interroge les formes urbaines et l’aménagement de la ville en limitant l’étalement urbain dans une logique multiple de développement durable : mixité, préservation des ressources naturelles, transport…

La définition des enjeux, des orientations, des techniques et des moyens financiers à obtenir passe forcément par la recherche d’un consensus très large. Aujourd’hui, à Rennes, la politique de l’habitat est un socle qui n’est pas remis en cause. En revanche, et c’est normal, le temps qui passe amène son lot d’interrogations nouvelles. Le PLH, poli- tique du temps long, vient sécuriser les partenaires – communes, bailleurs sociaux, promoteurs… – dans la mesure où il donne de la visibilité aux acteurs et annonce des objectifs et des moyens.

Le PLH et la dynamique qui l’accompagne permettent-ils aux communautés d’aborder dans de bonnes conditions la période qui s’ouvre, marquée par des évolutions importantes tant au niveau des besoins et des ressources disponibles que des dispositifs ?
Depuis de nombreuses années déjà, la volonté des pouvoirs publics est de favoriser la coopération intercommunale. Les lois Maptam et Alur viennent renforcer cette orientation positive. Si l’on peut toujours s’interroger sur l’opportunité de traiter au niveau intercommunal certains sujets de proximité, la question ne se pose pas vraiment pour le logement et l’habitat. Une politique locale de l’habitat doit se réfléchir a minima à l’échelle de la communauté de communes ou de la communauté d’agglomération… mais en gardant un œil sur les évolutions qui s’opèrent à une échelle plus large comme le pays ou l’aire urbaine. Un peu partout en France, certaines communautés de communes ou d’agglomération disposent déjà d’une politique du logement très intégrée. Dans ce cas, les nouvelles lois ne devraient pas bousculer les équilibres. Pour les autres, il y aura un effort à faire, mais c’est le sens de l’histoire. Quant aux moyens, toujours nécessaires, si l’on souhaite mener une véritable politique de l’habitat et du logement, ils doivent être mis en parallèle avec les retombées positives d’une telle politique sur les communes : retombées démographiques, fiscales, économiques et sociales.
Un PLH « n’est rien » sans volonté politique forte, une volonté politique reposant sur la conviction que l’avenir d’un territoire ne peut s’envisager sans une action persévérante et déterminée…

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