Honoré Puil est intervenu, lors de la séance du Conseil municipal de Rennes, sur la création du Comité Consultatif Laïcité. Il a tenu à rappeler sa vision de la Laïcité, et à travers elle celle des Radicaux de Gauche : dans l’espace public, la Laïcité est souveraine ; là où il y a financement public, il doit y avoir neutralité.
Lors du dernier conseil municipal, nous avions tous évoqué les attentats parisiens du début janvier et invoqué l’Esprit du 11 janvier. Certains y ont vu l’espoir d’un sursaut républicain, c’est-à-dire d’une réappropriation de la Chose publique par tous les citoyens.
Cet électrochoc a également joué dans le sens d’une introspection et d’une interrogation sur nos propres valeurs. A commencer par la Laïcité. Cette question n’est évidemment pas sans lien avec l’installation du comité consultatif laïcité.
Ceci étant, force est de constater que la notion est, pour certains, à géométrie variable. J’ai l’impression que la problématique – depuis quelques semaines – est devenue celle-ci : « Comment s’assurer les conditions que les différentes religions parviennent à s’entendre mutuellement et trouvent une place dans l’espace public » alors que la religion est, selon nous, affaire privée et de conscience.
J’en profite donc pour rappeler notre conception de la Laïcité, même si j’aurais l’occasion de la rappeler ultérieurement dans le cadre de ce comité.
Première chose. Pour les Radicaux, la Laïcité républicaine n’est pas une idéologie anti‐religieuse, une sorte de dogme dirigé contre la liberté de conscience. Tout au contraire, elle est la garantie de cette liberté.
La Laïcité, c’est donc la protection de l’exercice libre des cultes. Il faut le rappeler, la Loi protège non pas les religions mais le libre choix de chaque individu. Dans l’espace public, la laïcité est souveraine. Les choix privés peuvent être assumés dès lors que leurs manifestations ou leurs conditions d’exercice ne troublent pas l’ordre républicain.
Deuxième chose, la Laïcité est un rempart, une garantie de la neutralité absolue contre les influences des religions sur les institutions publiques et, en premier lieu, sur l’école républicaine. Parce que l’école publique est précisément le creuset où se forge la liberté de conscience et où se fait l’intégration républicaine. Ainsi, l’école, l’Université qui sont des lieux de création, de savoir mais aussi d’égalité entre l’homme et la femme, doivent être des lieux où s’appliquent de la manière la plus stricte qui soit ce principe de neutralité.
Là où il y a financement public, il doit y avoir neutralité. C’est cet esprit de la Loi que vient rappeler une proposition de loi radicale de gauche qui sera débattue à l’assemblée nationale jeudi prochain. Elle vise à étendre l’obligation de neutralité à certaines personnes ou structures privées accueillant des mineurs – les crèches, les haltes garderies et les centres de vacances et de loisirs – et ainsi assurer le respect du principe de laïcité.
Nous aurons l’occasion de débattre de ces aspects au sein du Comité consultatif Laïcité, dont nous nous félicitons de la mise en place.