A la veille d’un second semestre 2015 important sur plan de la coopération internationale, du financement du développement et la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, Honoré Puil est revenu, lors du conseil municipal du 29 juin, sur la contribution importante des collectivités locales au développement local des pays émergents via les dispositifs de coopération décentralisée.
Il a rappelé les choix du Conseil municipal de maintenir un niveau constant les moyens destinés à la coopération décentralisée, malgré un contexte budgétaire contraint.
Madame la Maire,
Mes chers collègues,
L’actualité internationale des dernières semaines et plus particulièrement des derniers jours ne peut nous laisser indifférent. Je retiendrais trois mots-clés : attentats, migrants, risque de désintégration européenne. Je ne développerai pas. Vous voyez les évènements auxquels je fais référence.
Ce qui m’intéresse, c’est la lecture que nous pouvons faire de ces évènements. Certains les considèrent sans aucun lien et offrent des réponses prêtes à l’emploi aussi irréfléchies qu’inefficaces. Plus de fermeture des frontières, plus de contrôle, plus d’actions militaires, plus de sanctions, plus de repli sur soi. Et aussi moins d’Europe.
Nous savons tous que ces réponses-là, de court terme, ne changeront pas les grandes migrations en cours car les causes sont plus profondes. Parmi lesquelles le dérèglement climatique qui amène des millions de gens à fuir devant la sécheresse ou les inondations et à rechercher ailleurs un avenir supposé meilleur.
Pour autant, il est nul question de demeurer spectateur. La réponse, nous le savons tous, viendra de la coopération entre les pays du nord et du sud. De la coopération entre Etats. De notre capacité à faire pour l’Education ce que nous avons su faire pour la santé.
Malheureusement nous sommes encore trop loin de l’objectif. La France ne consacre encore aujourd’hui à la coopération que 0,4 % de son budget, soit 2,79 milliards d’euros. Alors que le montant des surcoûts des opérations militaires extérieures atteindra probablement le milliard d’euros en 2015 !
Alors, les réponses doivent venir également de notre niveau, celui des collectivités locales. Elles sont pertinentes dans le domaine de la coopération décentralisée et du développement local. Les actions de Rennes le rappellent. Notre collègue Isabelle Marie en apportera la preuve en présentant au Conseil deux délibérations sur le sujet.
Nous sommes fortement impliqués dans une tradition ancienne de coopération décentralisée. Je pense à la ville de Hué, je pense à nos actions au Mali, en Roumanie. Nous disposons également d’un outil efficace avec la Maison Internationale de Rennes.
Cependant dans le contexte budgétaire contraint qui est le nôtre, trop de collectivités considèrent que leur action extérieure n’est pas la priorité. Selon les données de l’Atlas de la coopération décentralisée, les aides des collectivités locales ont baissé de 25 %
Aussi nous pouvons être fiers des choix que nous faisons. Nous maintenons un effort budgétaire conséquent dans ce domaine, avec plus de 260 000 euros inscrits au budget primitif. Il me semble utile de se rappeler ces chiffres, et à travers eux nos choix et nos priorités politiques.
Nous sommes à la veille d’un second semestre 2015 qui va être marquée par des rencontres internationales importantes sur le terrain de la coopération et du développement. Dans 15 jours débute à la troisième Conférence sur le financement du développement. En septembre, le nouvel agenda du développement durable sera adopté.
En décembre, bien sûr la Conférence Paris Climat 2015.
Lors de ces Conférences, Annick Girardin, secrétaire d’Etat au Développement à la Francophonie, ne manquera pas de rappeler que les collectivités locales y ont toute leur place, à la fois en termes de financement et de mises en place de dispositifs innovants.
C’est-à-dire à l’image de ce que nous faisons à Rennes.