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Conseil municipal du 19 mai 2025 : intervention de M. Honoré Puil sur les enjeux de sécurité

Face à la montée des violences et au narcotrafic à Rennes, Honoré Puil, est intervenu pour rappeler l’action déterminée de la majorité municipale et alerter sur la nécessité d’un engagement fort de l’État.

Madame la Maire,Chères et chers collègues,

Les événements récents survenus à Villejean nous rappellent avec force l’urgence d’agir face à la montée des violences et au trafic de drogue qui gangrènent nos quartiers.

Je tiens, tout d’abord, à exprimer tout mon soutien aux collègues qui se sont retrouvés confrontés à cet acte de grande délinquance. Ce que vivent aujourd’hui les habitants, nos agents, les associations de terrain est inacceptable. Et cela n’a jamais été ignoré, ni minimisé par notre majorité.

Notre majorité municipale, Madame la Maire, vous apporte ainsi qu’à votre adjointe à la sécurité tout son soutien car nous n’avons pas attendu les pics de violence pour agir.

Nous avons pris des mesures concrètes, cher Loïc Lebrun, des mesures utiles, des mesures opérationnelles, et il n’est pas possible de vouloir occulter à ce point ce qui a été fait ces dernières années :

  • Nous avons signé un contrat de sécurité intégrée avec l’État,
  • Nous avons recruté 40 policiers municipaux supplémentaires pour renforcer la tranquillité publique.
  • Nous avons déployé et contrairement à ce que certains voudraient faire croire — un dispositif de vidéoprotection. Sébastien Séméril a rappelé le chiffre de près de 4 500 caméras, toutes catégories confondues, présentes sur le territoire. Faire croire qu’il n’y a pas de système de vidéoprotection à Rennes est extrêmement grave.
  • Nous avons ouvert une antenne de la CPAM à Villejean, pour renforcer la présence des services publics.
  • Nous avons maintenu les équipements publics ouverts, coûte que coûte.

Et puis, puisque je préside un organisme d’habitat social, je crois que les bailleurs sociaux sont également mobilisés sur la question de la lutte contre le narcotrafic. Il n’y a donc, Madame Gandon, contrairement à ce que vous avez affirmé tout à l’heure, aucune défausse de la majorité municipale.

Je crois, au contraire, que nous ne lâchons rien. Car abandonner ces quartiers, c’est les livrer à la loi du plus fort. Ce serait une défaite de la République. Mais cette mobilisation municipale ne suffit pas.

Il faut le dire clairement : nous ne pouvons pas, seuls, tenir cette ligne de front. La sécurité face à une telle intensité de délinquance relève d’une compétence régalienne. L’État ne peut se contenter de généralités sur une prétendue « violence partout », comme l’a récemment fait le ministre de la Justice, sans répondre à la hauteur des réalités locales. Je veux ici saluer les agents de l’État, les forces de l’ordre, les magistrats, qui agissent au quotidien avec engagement. Mais la situation actuelle, marquée par l’ampleur du narcotrafic, exige des moyens exceptionnels. Or, à ce jour, aucun renfort n’a été annoncé pour Rennes.

Cela alimente un sentiment de vide institutionnel, là où l’État devrait être fort, visible, rassurant.
Depuis des mois, nous demandons :

  • Des effectifs supplémentaires,
  • Une présence accrue sur le terrain,
  • Une stratégie claire, à la hauteur des enjeux.

Nos appels sont restés sans réponse.

C’est pourquoi la venue prochaine du Préfet au Conseil municipal est importante.  C’est un signal que nous saluons. Un moment pour établir un dialogue direct, franc et transparent. Mais cette rencontre ne doit pas être une formalité. Elle doit déboucher sur des engagements concrets. Nous attendons des effectifs, un plan d’action. Rien de plus que ce que la situation exige. Rien de moins !

Car ce que nous vivons à Rennes, d’autres villes le vivent aussi, grandes ou petites, urbaines ou rurales. Le narcotrafic, son emprise sur nos territoires, sur notre jeunesse, appelle une réponse républicaine ferme et coordonnée. Ce sujet doit nous rassembler au-delà des clivages politiques. Comme le rappelait Jean-Pierre Chevènement : « La sécurité n’est ni de droite ni de gauche. Elle est une condition de la liberté, de la justice sociale, de la dignité républicaine ». Et pourtant, dans notre propre département, dans notre propre ville, une députée tient un double discours : versant des larmes de crocodile ici, tout en votant à l’Assemblée contre les lois qui permettraient d’agir efficacement contre le narcotrafic.. Cette attitude est incompréhensible. Inacceptable.

Nous devons, au contraire, saluer les avancées : la création d’un parquet national antidrogue, à l’image de celui dédié à la lutte contre le terrorisme, est une décision que nous soutenons pleinement.

Par ailleurs, cessons ces débats stériles entre police nationale et police municipale. Sur un sujet aussi grave, l’union municipale est nécessaire. La France a, à mon sens, commis une erreur historique en fragmentant la compétence de sécurité publique. Je reste convaincu que la sécurité régalienne – la sûreté publique – aurait dû rester une mission pleine et entière de l’État, avec tous les moyens que cela implique. Aux communes, le rôle de proximité : la médiation, la prévention, la lutte contre la pauvreté et les ségrégations, l’éducation, la citoyenneté.

Mais à court terme, sans un engagement immédiat, fort et massif de l’État, nous risquons collectivement de perdre du terrain.

Et cela, nous ne pouvons l’accepter.

Je vous remercie.

Honoré PUIL

Président Groupe Radical

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