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Madame la Maire, Cher(e)s collègues,
Nous venons de rendre hommage à Magda Hollander-Lafon, survivante de la Shoah et fervente défenseure des droits humains, qui avait choisi Rennes comme ville d’adoption. Gardons en mémoire les précieux enseignements qu’elle nous a transmis, nous exhortant à œuvrer inlassablement pour la paix.
Nous sommes nombreux, ici, à avoir eu l’occasion d’échanger avec Magda Hollander-Lafon. Pour ma part, cette rencontre fait partie de celle que l’on n’oublie jamais !
La disparition de Magda Hollander-Lafon intervient au moment où la guerre recommence au Proche-Orient et à l’instant, où dans notre pays et ici même à Rennes- réapparaissent des actions antisémites.
Quand l’histoire bégaye, quand un gouvernement suprémaciste s’oppose à une organisation terroriste, il appartient aux forces républicaines de la droite, du centre ou de la gauche démocratique de se rassembler, d’appeler à la raison, à la paix négociée, afin que la concorde soit préservée et éviter toute importation du conflit dans notre pays et notre ville !
C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés nombreux, lors de divers rassemblements pour dire non tantôt à l’antisémitisme, au terrorisme, au pogrom mais aussi non au massacre des populations civiles à Gaza ! Déjà plus de 15 000 morts en cinquante jours !
Après les massacres inqualifiables perpétrées par l’organisation terroriste Hamas et la riposte de l’armée israélienne du 7 octobre dernier, le conflit a pris désormais une tournure dramatique.
La ville de Rennes, de nombreuses associations rennaises ont, depuis longtemps, un discours de raison sur ce conflit qui condamne depuis 1947 des générations de palestiniens et d’israéliens à la souffrance. Discours de raison qui peut aussi trouver à s’exprimer dans les travaux du comité consultatif laïcité, créé en 2015 par notre conseil municipal et le dialogue inter-religieux qu’il favorise.
Mais au fil des années, les relations entre Israéliens et Palestiniens ont été marquées par des affrontements, l’antagonisme prenant souvent l’avantage du côté israélien. Pour les Palestiniens, cela s’est traduit par une série de revers et de droits bafoués, avec une politique israélienne assimilée à de l’apartheid.
La colonisation israélienne en Palestine persiste malgré les résolutions de l’ONU et les accords d’Oslo. Les checkpoints et les colonies morcellent la Palestine, créant une situation de quasi-emprisonnement à ciel ouvert. Les Palestiniens subissent des humiliations, des oppressions et des violations de leurs droits, avec une confiscation de leurs biens…et ce n’est évidemment pas être antisémite que de dire cela !
Au mois de novembre 1947, le gouvernement français composé d’un large spectre politique allant du centre droit à la gauche a soutenu la résolution du partage à deux états. Mais, force est de constater qu’en 2023, seuls 9 pays européens reconnaissent l’État palestinien. La France est dans une situation de « en même temps » depuis trop longtemps ! Elle défend la solution à deux états mais ne reconnaît pour le moment que l’Etat d’Israël malgré le vote, en 2014, par le Sénat et l’Assemblée nationale de deux résolutions sollicitant la reconnaissance de la Palestine.
Désormais, il est impératif que l’exécutif français, le Président de la République reconnaissent la Palestine, seule voie vers une résolution durable du conflit.
Je conclurai par ces mots du poète palestinien Mahmoud Darwich : « La guerre démolit notre pièce de théâtre pour nous contraindre à jouer sans texte ni dialogue ».
Honoré PUIL
Président du groupe Parti Radical
