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Intervention d’Honoré Puil concernant le Grand Débat National

Madame la Maire, mes chers collègues,

Comme vous le savez tous, le gouvernement a lancé un grand Débat National pour renouer avec les français, il invite donc les citoyens à discuter sur 35 questions (sur les impôts, la transition écologique, sur les services publics…).

Très attachés à la démocratie représentative et aux corps intermédiaires, les radicaux soutiennent cette initiative.

En démocratie, la souveraineté ne peut être absolue. Ni celle du président de la république, ni celle du parlement, ni celle du peuple. Un souverain absolu est un despote, fût-il le peuple. Le philosophe Alain, cher au cœur des Radicaux, écrivait que dans toute constitution il y a de la monarchie, de l’oligarchie, de la démocratie, mais plus ou moins équilibrée. Il disait aussi qu’il fallait un troisième pouvoir qu’il appelait « le contrôleur » à savoir les gouvernés. Les gouvernés devant sans cesse exercer -sans violence- leur « droit d’interpellation ».  C’est ce à quoi s’attelle le grand débat !

Nous ne pouvons que constater la défiance croissante de nos concitoyens vis-à-vis des élus, des institutions et ce bien avant que les gilets ne jaunissent des ronds-points. Pourtant les françaises et français souhaitent s’engager dans la vie de la cité. Les actions menées à Rennes – autour de la charte de la démocratie participative,  du budget participatif ou encore de SolidaRen – en attestent.

Les radicaux porteront dans ce grand débat – comme l’a rappelé justement Laurent Hénard -co-président du Mouvement Radical et maire de Nancy – le respect implacable de la laïcité, l’instauration d’une véritable justice sociale, la refondation de l’Europe, la réforme de notre démocratie, la création de contrats d’aménagements avec les territoires ». Il rajoute, les  conditions sont-elles réunies pour aboutir pour autant à un nouveau pacte républicain qui change la vie des Français ? Absolument pas. Une somme de propositions ne fera jamais un projet cohérent. Il faut donc que tous ceux qui concourent à l’expression de la souveraineté populaire et organisent l’action collective entrent dans le débat. Collectivités, parlementaires, partenaires sociaux, mouvement associatif et partis politiques doivent s’exprimer. Leur rôle étant de garantir la cohérence de l’ensemble et le respect des grands équilibres pour ne léser personne ».

Il est possible -dès à présent – de s’interroger, par exemple, sur la quasi-absence des jeunes dans ce grand débat et la sur-représentation des personnes âgées. Attention à l’effet loupe !  De même, ne risque-t-on pas dans ce grand débat d’enregistrer plutôt la parole des personnes à l’aise financièrement et culturellement. Comment recueillir la parole des plus modestes ? Pour éviter cela, celles et ceux qui prennent en charge l’intérêt général doivent y être.

En tout cas, c’est l’implication des citoyens – l’interpellation des citoyens- qui permettra de sortir des difficultés actuelles.

Sans tomber dans l’écueil, du tout participatif au risque de tomber dans du populisme, la démocratie représentative doit être couplée à une démocratie participative mais aussi à une démocratie directe.  A une démocratie directe, pourvu bien entendu qu’elle n’ait pas pour conséquence une réduction des droits humains (pas de remise en cause de l’IVG, du mariage pour tous ou de la peine de mort…)

J’ai lu très récemment que « le président Emmanuel Macron tentait avec le grand débat une énième stratégie de diversion pour mieux évacuer ses propres tabous et épargner ses dogmes ». Je ne le crois pas. Le moment est trop grave pour se livrer à de tels calculs et nous le disons en toute liberté puisque à l’échelle nationale nous ne sommes ni dans la majorité ni dans l’opposition au président.

Nous voyons dans le grand débat l’occasion pour les citoyens, les syndicats, les associations, les partis politiques d’échanger, de parler le même langage, de partager les mêmes vérités (souvent mises à mal ces derniers temps),  de renouer avec le commun, de sortir de cette société en « silos » où chacun reste dans son couloir sans s’occuper du voisin. Si le débat réussit cela, il aura été utile.

Nous ne sommes pas au terme de ce débat puisqu’il démarre à peine. Je note simplement qu’il a déjà un effet positif. Celui d’obliger le président de la république et le parti présidentiel  à descendre dans l’arène, à comprendre le local, à s’intéresser à ce qui était qualifié de « vieux monde » il y a encore peu de temps.

Honoré PUIL

Président du Groupe Mouvement Radical

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